mercredi 14 février 2018

Rassemblement des personnels des EHPAD à JEAN COLLERY AY le 30 janvier 2018

Maison de retraite :   le personnel en grève 

Thibaut Sowa
Aÿ-Champagne La direction commune de la maison de retraite médicalisée Jean-Collery est pointée du doigt.  
O n n’est pas à l’usine ! » s’insurgeait mardi matin une infirmière en grève de l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) Jean-Collery à Aÿ-Champagne. Comme dans de nombreuses maisons de retraite médicalisées en France, le personnel était en grève pour protester contre des conditions de travail jugées « insupportables » pour les employés et « dégradantes » pour les patients.
Le cas particulier de l’Ehpad Jean-Collery
L’établissement d’Aÿ-Champagne a toutefois plus de revendications car il est un cas particulier. Il est géré en direction commune avec l’hôpital d’Épernay depuis 2011, mais surtout avec le CHU de Reims depuis 2016. « Le problème, c’est qu’avant 2016, c’était un cadre supérieur d’Épernay qui gérait l’Ehpad. Mais plus maintenant », explique Chantal Barthelemy, secrétaire générale du syndicat CGT de l’hôpital d’Épernay et de l’union locale sparnacienne. « Le directeur de la filière gériatrique gère trois établissements : l’Ehpad d’Épernay, celui d’Aÿ-Champagne, et l’hôpital local de Montmirail , reprend-elle. Résultat : on s’éloigne de la proximité et les particularités de chaque établissement ne sont pas prises en compte » . Une situation qui accentue les mauvaises conditions de travail selon la syndicaliste. « Cela oblige le personnel à faire un travail de cadre en plus du travail habituel, déplore-t-elle. Il faut que le CHU écoute bien l’Ehpad. On est en souffrance ! ».
À l’Ehpad, rien ne va. C’est marche ou crève !
Une des infirmières grévistes
Du côté des employés, la grogne et le ras-le-bol sont palpables. « On ne peut pas accompagner les résidents comme il faudrait ! » s’indigne une infirmière. « On prend sur nos RTT et nos heures de repos pour venir travailler ! » lance une aide-soignante. « À l’Ehpad, rien ne va. C’est marche ou crève ! » explique une infirmière gréviste en pointant du doigt la menace du burn-out. « On fait les soins à la chaîne. Travailler en Ehpad, ça a aussi un côté relationnel, un côté qu’on n’a plus aujourd’hui. On n’a pas affaire à des objets, ce sont des êtres humains qu’on soigne ! » résume-t-elle. « Psychologiquement c’est difficile. Quand le soir on pleure dans sa voiture à cause de la pression, c’est bien que quelque chose ne va pas » continue-t-elle. Une de ses collègues poursuit : « Il faudrait du personnel en plus et des formations adaptées. Ce n’est pas tant pour nous que pour les résidents. Aujourd’hui on est dans l’incapacité de donner à nos aînés le traitement qu’ils méritent ».
À l’Ehpad Jean-Collery, toutes les infirmières étaient en grève, hormis celles qui étaient assignées pour ce jour, accompagnées par près de 3/4 des employés.

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